Il n’aimait pas les petits et il le disait à qui voulait
l’entendre. Il disait que seuls les grands réussiraient, que tous les autres ne
valaient rien. D’ailleurs, il se comptait parmi les grands, il n’avait de cesse
de le répéter. Sûrement qu’à force ça pourrait devenir vrai. Il en voulait aux
petits. Il devait croire qu’au milieu d’eux, on risquait de croire qu’il était un
des leurs…
Moncef Marzouki essaie, depuis le début de la transition, de couper le gâteau
électoral. Il veut catégoriser les Tunisiens avec un simplisme
déconcertant. Il résume le paysage politique tunisien à quatre partis :
Ennahdha pour les conservateurs, le POCT pour l’extrême gauche, Ettakatol ou le
PDP (selon son humeur du moment) pour la gauche "francophone" (terme
qu’il utilise avec un certain mépris) et évidemment le CPR pour les
"modérés conscients de leur
identité arabo-musulmane"… rien que ça !
Sa dernière phobie, ce sont les indépendants. Il a appelé solennellement à ne pas voter pour eux. Il croit certainement qu’à force de le répéter, les Tunisiens
finiront par l’écouter. Mais ces sorties médiatiques trahissent plus la
fragilité de son parti qu’autre chose. Moncef Marzouki, autrefois opposant à Ben Ali et grand militant des droits de l'homme, devrait d’avantage se
soucier de convaincre les électeurs de voter pour lui, plutôt que de lancer des "fatwas" sur les bons et les mauvais votes. Surtout que l’électorat n’est pas
dupe de ces petites postures. Et que s’ils ont à choisir entre un Youssef Seddik ou un Mokhtar Yahyaoui et une liste du CPR, le choix sera vite fait.
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